La communication avec le cheval

Si l’homme a fait du cheval sa conquête la plus noble et ce, quelques soient les périodes de l’histoire, la considération qu’on lui confère a, elle, bien évolué au cours des âges.

Aujourd’hui le droit que l’on accorde ou non aux animaux fait largement débat dans notre société, mais il est prouvé par une science bien spécifique que la communication animale existe bel et bien : nous vous le donnons en mille, il s’agit de l’éthologie, au sens d’analyse du comportant animal, sans intervention humaine.

Celle-ci a déjà largement prouvée que les animaux possédaient un langage intuitif. Le cheval, s’il ne compredpas les mots, comprend l’intention, mais également les sons, les tonalités et les différentes voix. Le cavalier, quelque soit son niveau, d'équitation, et son cheval, sont donc en constante communication lors d'une randonnée équestre

C’est un travail relationnel de longue haleine qui, poussé à son paroxysme, permet de communiquer d’une façon à laquelle on ne prête malheureusement que peu d’attention lorsque l’on est doté de la parole : le langage non verbal.

Quelques notions sur le langage animal

Quelques notions sur le langage animal

Le langage est un moyen de communication. Il permet d’émettre des informations et d’en réceptionner. Entre deux humains, 30% du langage sera verbal et 70% non verbal. Les exemples où le corps envoie un message sont multiples : le regard, la posture, les mains, la tenue, les expressions faciales, ...

Ces informations font appel aux cinq sens et sont visibles par tous, à la seule condition d’y porter l’attention nécessaire. Il en est de même pour les animaux. Tout ce que le cheval va envoyer sera émis sous forme d’exclamation, de manière spontanée pour exprimer l’émotion de l’instant T.

Attention, nous parlons ici d’émotions et non de sentiments, car le cheval, comme tous les animaux, réagissent à des stimuli, des instincts n’engageant aucune intention. Une mouche lui chatouille la croupe, il fouaille de la queue pour la chasser. Un congénère pénètre son espace personnel, il va peut-être mettre un coup de sabot, sans pour autant être fâché.

Avec leurs congénères, les chevaux peuvent communiquer beaucoup d’émotions et d’intentions, par exemple, en utilisant leurs sabots, leur queue, les oreilles, mais aussi le regard, les mouvements de tête,...

Parce que communiquer c’est certes, envoyer une information, la première des choses est de la recevoir. En apprenant à observer ce langage, il est possible de décoder ce que le cheval veut nous faire comprendre et donc communiquer avec lui.

Et cela s’applique à toute forme de relation, que ce soit entre humains ou entre humains et animaux.

Pour en revenir au cheval, c’est donc à partir de ses réactions physiques que l’on va pouvoir interpréter ses émotions et son tempérament notamment lorsqu'il est monté lors d'une randonnée équestre.

Pourquoi apprendre à lire le comportement de son cheval ?

Pourquoi apprendre à lire le comportement de son cheval ?

La question mérite d’être posée, car effectivement, tout le monde ne souhaite pas forcément mener d’études sur les comportements équins en milieu naturel, noter les différences entre un cheval sauvage et un cheval domestique ou même entre un cheval vivant au pré et un cheval de sport par exemple.

Tout d’abord, toutes ces différentes études menées nous ont permis dans un premier temps de mettre en place un environnement conçu par l’humain, mais se rapprochant le plus possible de ce que le cheval va pouvoir trouver en milieu naturel, ou du moins un espace où le cheval pourra se sustenter le plus possible comme en milieu naturel.

Il s’agit alors de mettre en place des moyens de compensation, par exemple, développer des alimentations adaptées à l’exercice de son compagnon quadrupède, qui dans la nature se tournera d’instinct vers ce dont il a besoin.

Savoir décrypter les signaux que votre cheval envoie permet également de savoir si le travail que vous lui proposez lui plait ou non.

Attention, nous ne parlons pas, là, de ses compétences physiques, mais bien de savoir si sauter des obstacles, marcher pendant des heures à l’extérieur ou encore faire la course lui plait (le plaisir étant une émotion et non un sentiment).

Selon ce qui est dans votre champ d’actions possibles, vous pourrez alors adapter vos objectifs et l’emploi du temps de travail, en variant les activités, sans détériorer votre progression.

Il peut arriver que certains chevaux ne mettent pas ou peu de cœur à l’ouvrage, c’est peut-être l’opportunité pour vous de vous poser ce genre de questions. Votre relation avec votre compagnon n’en sera que plus joyeuse et même progressive.

En apprenant à lire le langage cheval, vous devrez alors aussi apprendre à « parler » ce même langage, en vous positionnant en leader et non en dominant. Cette posture donnera alors à votre cheval, confiance, envie et plaisir à coopérer avec vous.

Correctement effectué, cet apprentissage peut réellement surprendre ! Nous vous conseillons de vous entourer de professionnels si vous souhaitez vous intéresser à ce sujet.

Il existe également d’autres moyens d’apprentissage comme partir en week- end communication et relation avec le cheval, en stage découverte de la méthode Parelli en Andalousie.

En bref, comme spécifié précédemment, la communication est un message qui passe entre un émetteur et un récepteur.

La communication avec les animaux et particulièrement le cheval, est tout autre que celle entre humains. Dans ce domaine, on se gardera de faire de l’anthropomorphisme, à savoir de projeter ses propres sentiments-idées sur le cheval.

C’est pourquoi le couple humain-cheval doit avoir un langage commun conforme à l’éthologie du cheval.

Cette éthologie, basée largement sur l’observation, va nous permettre une meilleure connaissance du cheval et en conséquence permettre un langage commun.

On se souvient du film de Robert Redford, « L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux ». En fait le chuchoteur existe réellement :
C’est un dresseur de chevaux qui utilise des méthodes basées sur la compréhension de la nature, des besoins et des envies du cheval. Le terme a été inventé au 20e siècle par Daniel Sullivan.

Un Irlandais qui a travaillé sur la guérison de chevaux rendus rétifs à la suite d’accidents ou de mauvais traitements.

En fait, le métier des chuchoteurs, écuyers ou enseignants d’équitation éthologique est de mettre en pratique des méthodes d’éducation et de dressage spécifiques.

Anna Evans, créatrice de la communication intuitive

Dans ce domaine, un nom est incontournable, celui de la doctoresse vétérinaire, Anna Evans. Cette dernière a commencé à exercer son métier au début des années 1980, tant avec les animaux sauvages que domestiques.

Avec un attrait pour les médecines alternatives et la prévention, elle s’est rapidement intéressée à la communication avec les animaux.

Avec, à l’appui, son rôle de soignante vétérinaire, elle conçoit assez rapidement un mode de relation psychique et cognitive. Également coauteur du livre « De l’homme ou l’animal, qui est le maître ?» publié en 1997, elle est le naisseur du concept de communication intuitive.

De plus, Anna Evans, soucieuse de faire partager sa découverte pour une meilleure relation entre les humains et les chevaux, va développer cet outil pédagogique. Puis, elle va se consacrer à le faire connaître à travers les conférences et les formations qu’elle donne. Enfin, son œuvre est complétée par une fondation à son nom.

Qu’est-ce que la communication intuitive ?

Presque chacun en a fait un jour l’expérience, un sentiment de relation intuitive avec un animal. Alors, cette communication avec les animaux peut être interprétée et théorisée de plusieurs manières.

Aussi, il faut rappeler ici que le concept de communication intuitive est seulement celui développé par Anna Evans. Cette dernière a tenu à faire connaître sa méthode pour donner la possibilité au plus grand nombre d’améliorer sa communication avec les animaux.

Ceci passe par une meilleure connaissance de l’animal donc une meilleure relation. D’ailleurs, les découvertes des neurosciences en matière cognitive viendraient confirmer la théorie d’Anna Evans.

L'éthologie animale

L'éthologie animale

L’encyclopédie Universalis rappelle que « C’est par un débat contradictoire autour du concept d’instinct que l’éthologie – étude comparative du comportement animal – s’est constituée en science autonome.

Elle est fondée sur les travaux de l’Autrichien Konrad Lorenz (1903- 1989) et du Néerlandais Nikolaas Tinbergen (1907-1988) effectués dans les années 1930-1940 à partir d’observations sur les oiseaux. L’éthologue est celui qui observe les comportements des chevaux, et les analyse pour les comprendre.

L’éthologie s’organise autour de 4 grandes questions : les causes du comportement, la valeur de survie, la mise en place au cours de la vie de l’individu et comment s’est-il mis en place au cours de l’évolution de l’espèce.

Ainsi, l’éthologie équine est la branche de l’éthologie qui étudie les chevaux, aussi bien en ce qui concerne le comportement en milieu naturel que les relations intra spécifiques et interspécifiques, parfois en milieu non naturel. Cette science étudie notamment le comportement du cheval en rapport avec l’être humain.

Cependant, il est important de ne pas confondre l’éthologie scientifique et l’abus de langage « équitation éthologique ». Le travail de l’éthologue se fait en amont, selon ses observations du comportement des chevaux conduisent à l’élaboration des méthodes d’équitation.

Ces dernières étant des mises en application des observations de l’éthologue. On voit bien ainsi que ces métiers sont complémentaires.

Il s’agit concrètement de bien comprendre le langage du cheval ce qui va permettre une meilleure communication avec le cheval. Ceci passe par l’observation et la bonne interprétation de son comportement et de ses gestes.

En conclusion, l’éthologie a constitué depuis un siècle environ un bond dans la connaissance de la personnalité, du comportement des animaux et de leurs langages.

Ainsi, l’éthologie équine et la communication intuitive ont tiré les enseignements de l’éthologie scientifique pour affiner une meilleure communication avec le cheval. Aussi, cavalier et cheval n’en sont que plus proches.

Camille Labrunie

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