Safari à cheval en Afrique du Sud
L'Afrique du Sud et ses célèbres réserves d'animaux sauvage pour des safaris à cheval inoubliables, ses plages sauvages qui appellent aux galops et ses vignobles pour allier randonnée à cheval et plaisir des papilles...

Carnet de voyage d'un safari à cheval en Afrique du Sud
Chloé est partie pendant 10 jours en safari à cheval, de l'Afrique du Sud au Botswana. Merci à elle pour son témoignage très touchant. Nous vous laissons voyager au fil des ses mots, ses photos et pourquoi pas, dans ses traces, là-bas, pour regarder en direction du soleil ...
La valise est enfin prête pour mon safari à cheval !
C’est la première fois que j’arrive à faire mon sac aussi facilement. Il faut avouer que la liste envoyée par Caval&go a été bien utile et la disponibilité des conseillères de voyage bien rassurante !
Bombe, chaussures et pantalons d’équitations, gants, habits de tous les jours, frontale, trousse avec nécessaires de voyage et surtout, une bonne caméra. Même le maillot de bain y figurait. C’est peut-être l’hiver en Afrique du Sud, mais la journée, le soleil nous fait bien sentir sa présence.
Entre nous, c’est aussi bien agréable de se détendre les muscles dans la piscine du camp entre deux balades. C’est parti, nous embarquons pour 10h de vol, direction Johannesburg.
Assis à côté de moi, un Sud Africain me parle de son pays. Ce qu’il raconte est très enrichissant mais j’ai besoin de dormir; demain, une grande journée m’attend !
Je me fais réveiller par le chef de cabine qui annonce que nous atterrissons dans 10 minutes. Je suis surexcitée et un peu angoissée "comment vais-je reconnaître les personnes du ranch” ?
Dans la file de contrôle de passeport, je m’occupe comme je peux, j’essaye de ne pas penser au rythme assez lent imposé par les douaniers qui nous dévisagent. C’est toujours un peu troublant, tout d’un coup vous sentez que vous avez quelque chose à vous reprocher.
Une demie-heure plus tard, enfin, tout est en règle. Je m’arrête échanger des Euros en Rand, la monnaie locale. Heureusement que je n’avais pas une très grande somme sinon j’aurais dû présenter un justificatif de domicile.
Je retrouve assez vite Elias, le chauffeur qui nous attendait, habillé en vert avec le logo du ranch et un panneau avec mon nom inscrit dessus. Nous attendons encore une participante avant de quitter l’aéroport.
Il nous faudra 3h30 pour arriver au camp.
La route est plus ou moins agréable, nous faisons abstraction des quelques trous et routes mal entretenues; disons que c’est une sorte de massage gratuit pour le dos! Nous passons par des petits villages qui présentent, au bord de la route, un étalage de fruits et légumes, des avocats et des oranges.
Curieuse, j’aurai bien aimé m’arrêter en acheter mais je n’ai pas osé demander. Dans la voiture, nous faisons plus ample connaissance, des discussions de base pour savoir d’où vient l’autre, nos occupations et bien entendu si nous montons à cheval régulièrement et si nous avons nos propres chevaux.
L’atmosphère se détend un peu, rythmée par de longs silences où chacun se perd dans ses pensées en contemplant les paysages qui nous accueilleront pendant cette semaine.
L’arrivée au ranch safari se fait enfin sentir
Nous sommes bien secoués par les bosses des petits chemins, nos âmes d’enfants reviennent, nous rigolons et là, première surprise, un zèbre !
Attention au guide taquin ! Non, les mâles n’ont pas les rayures noires et blanches et les femelles les rayures blanches et noires ! C’est vrai que je nous revoie en train de pencher la tête dans tous les sens pour essayer de faire la différence, pendant que notre accompagnateur affichait un sourire malicieux.
Nous descendons enfin de la voiture et rencontrons Shinghi, notre premier guide, qui nous conduit à nos tentes respectives. Je partagerai la mienne avec Agathe, une autre jeune française, avec qui je me suis liée d’amitié pendant le séjour. Il faut dire que se faire reveiller par les rugissements des lions aide à créer des liens !
Découverte du lodge et de nos tentes safari
Nos tentes sont montées sur pilotis et surplombent la réserve. À l’extérieur, une petite terrasse sur laquelle nous prendrons notre café tous les matins avant d’aller petit-déjeuner. À l’intérieur, deux lits sont installés à chaque extrémités avec deux commodes.
La salle de bain se trouve à l’arrière de la tente, en plein air. Nous devons nous partager un gros seau d’eau chauffé accroché en l’air. “Sont-ils sûrs que cette quantité va nous suffir" ? Ils nous demandent de n’utiliser que la moitié chacune pour en laisser à l’autre mais… le sceau est complètement opaque… "On fait un pierre, papier, ciseau pour savoir qui se douche en première ?” La quantité d’eau était bel et bien suffisante.
La journée s’est ensuite déroulée avec un déjeuner où nous avons fait connaissance avec le reste des invités de la semaine et le deuxième guide, Owen.
Tout le monde y a trouvé son compte, le chef cuisinier ayant pris en compte les régimes alimentaire de chacun. Nous étions 7 personnes au total, accompagnées de 2 guides : une famille de 4 (les parents et leurs adolescents), une femme venue tout droit de Suède, Agathe et moi-même.
Nous avons ensuite été conduit au lodge, là où se trouve les bureaux principaux et les écuries. Là-bas, nous avons fait connaissance avec Laura, la propriétaire, et les jeunes bénévoles venus du monde entier pour parfaire leurs niveaux équestres et se former au métier de guide.
Nous avons aussi fait une rencontre insolite avec un hippopotame qui se baignait dans le petit lac du lodge en mugissant pour empêcher les chevaux de le rejoindre. Sans plus attendre, nous dégainions tous nos appareils photo pour immortaliser cette scène. La pancarte “Attention aux hippopotames, baignade à vos risques et périls” est aussi passée sous les feux des projecteurs. Nous étions enfin prêt à faire connaissance avec nos chevaux.
Nos chevaux sont tous plus beaux les uns que les autres !
Shinghi me présente Baramangi, ma monture pour les prochains jours. Ils sont tous plus beaux les uns que les autres et conviennent parfaitement à nos niveaux respectifs. Il faut dire que pour monter sur ces terrains, il faut avoir une certaine expérience.
La tombée de la nuit approchant à grand pas, nous partons pour une balade de 2 heures pour rejoindre notre camp. Nous allions garder nos fidèles destriers avec nous dans un espace leur étant dédié à côté de nos tentes, pour notre plus grand bonheur. C’est parti pour les premiers galops, à la queuleuleu, un guide devant, l’autre derrière. C’est un vrai bonheur.
Nous tombons nez à nez avec une famille de zèbres. Oui, il y avait bien un zébreau, oui, il était incroyablement mignon. Quelques pas plus loin, nous rencontrons deux girafes :
- " Mais où est-elle ? Je ne la vois pas !!
- Juste en face, derrière l’arbre !
- C’est pas un tronc ?
- Mais non !
- Ah c’est bon je la vois ! Vite prend moi en photo avec !!"
Voilà un peu ce qui résume chaque rencontre avec un animal pendant le séjour, tout en essayant de chuchoter pour éviter de les faire fuir.
C'est parti pour le safari à cheval dans la savane d'Afrique du Sud
Nous nous sommes arrêtés faire une pause apéro sur une étendue de rochers rouges et roses. Nous avions des bouteilles d’eau dans les pochettes de nos selles, mais ce qu’ils proposaient était bien plus intéressant.
Nous avons ensuite pu apercevoir des coudous, antilopes, autruches et phacochères, ou, comme dirait Shinghi, antennes de Wifi à cause de leur démarche avec la queue en l’air. Un beau palmarès pour ce premier jour !
De retour au camp, nous avons dessellé nos chevaux et rejoins nos tentes pour nous préparer pour le repas du soir. Il faisait déjà plutôt sombre et notre chemin était éclairé par de jolies lanternes solaires.
On a vite compris l’utilité des lampes torches et frontales - il n’y avait pas d’électricité dans les tentes. “Comment va-t-on faire pour charger nos téléphones ?!”
On se rappelle que des prises sont à notre disposition dans l’espace commun, on en rigole et on s’adapte. Après tout, nous étions aussi en safari pour nous couper du monde.
La première douche a été …intéressante
Je passe la première et m’assure de gaspiller le moins d’eau possible pour en garder à Agathe. On élabore un plan tactique commando pour réussir à être propre, avec le moins d’eau et sans avoir trop froid, parce que oui, la nuit, les températures chutent drastiquement.
Nous enfilons tout ce que nous avons de plus chaud, niveau style vestimentaire, on repassera, et rejoignons le reste du groupe dans la tente principale. À l’extérieure, un feu bien chaud nous attend.
Nous prenons place autour et écoutons Shinghi et Owen, tout droit venus du Zimbabwe, nous raconter leurs anecdotes pendant que Randy, notre chef cuisinier, finit de préparer le dîner.
Il faisait bon autour du feu, ne peut-on pas y retourner ? On s’installe dans cette grande tente blanche qui rappelle le film “Out of Africa”. On prend place dans la salle à manger et découvrons que nous avons chacun un plaid pour nous couvrir. Oui !
Nous avions droit chaque soir à une spécialité africaine
Nous avions droit chaque soir à une spécialité africaine, les unes meilleures que les autres. Les repas étaient vraiment généreux et préparés avec amour. Dans un élan de génie, nous nous rappelons que ce soir est le soir de l’éclipse lunaire qui nous permettra d’apercevoir la planète mars.
Une fois le dessert terminé, nous ressortons, oubliant le froid, pour observer ce spectacle que nous ne verrons qu’une fois de notre vivant. Les étoiles dans le ciel se suffisaient à elles-même. Il est rare de pouvoir en voir autant et de voir aussi distinctement la voie lactée.
Mais voilà, que la lune commence petit à petit à changer de couleur. Une ombre se lève au-dessus d’elle et Mars, est belle et bien présente.
Nous attendons encore un peu et la lune devient toute orange. Ce phénomène, aussi impressionnant qu’il soit, a certainement été vécu de façon encore plus intense du fait que nous étions, pour la première fois en Afrique du Sud, dans la savane, en train de réaliser un rêve.
À 22h30, exténués par notre journée nous déclarions extinction des feux. Nos guides aux petits soins, nous avaient distribués des bouillottes qui étaient les bienvenues. Il a fait très froid pendant la nuit. Nous avons même pensé dormir en habits d’équitation pour ne pas avoir à se changer le matin.
Rassurez-vous, nous avons vite abandonné l’idée. Le lendemain, nous avons été réveillés par le commis de cuisine qui nous apportait nos boissons chaudes sur notre terrasse. Il nous a fallu un petit moment pour réaliser où nous étions et l’odeur du café nous a bien confirmé que nous étions au paradis sur terre.
Café sur la terrasse, petit-déjeuner dans la tente principale - des oeufs, des toasts, des céréales, des fruits, des légumes, du yaourt et du jus d’orange - et direction les chevaux pour découvrir la propriété de la famille Baber.
Nous avons pu profiter de belles chevauchées parmi les antilopes et de quelques passages parmi les roches. Oui, il était permis de supplier son cheval de ne pas trébucher.
Nous sommes ensuite passés par un petit village très coloré. Leurs voitures étaient remplacés par des ânes tirant une chariolle. Les habitants étaient assis dehors et écoutaient de la musique. Ils menaient une vie simple, et avaient l’air heureux. Owen m’a confirmé qu’ils l’étaient et qu’il fallait revenir lors de leur jour de paie, fête générale du village.
Je regrette d’ailleurs, pendant ce séjour de ne pas avoir pu me mélanger plus à la population locale. Il est tout de même vrai que nous étions assez loin de tout.
Nous avons ensuite passé l’après-midi dans cette belle propriété avec piscine, terrain de tennis, maisons blanches et toits en chaume. Chacun vaquait à ses occupations. Pendant que certains se prélassaient au bord de la piscine, d’autres se baladaient ou faisaient la sieste.
Agathe et moi avons entrepris un match de tennis très intense avec Owen qui tenait une raquette pour la première fois. “On va se contenter de l’équitation, on laissera le tennis aux autres…”
En fin d’après-midi, nous sommes retournés au camp et comme le premier soir et les soirs suivants, avons profité du feu de bois avant le dîner. Nos journées étaient assez chargées, et nous ne tardions jamais à dormir.
Le jour suivant : rencontres avec les autruches et le big five !
Nous avons profité d’une balade rythmée par un parcours de saut d’obstacle. Je faisais aussi connaissance avec mon nouveau cheval, RedBill.
Après cette première émotion, nous avons eu droit à un deuxième tour d’adrénaline. Arrêtés à côté d’autruches pour en apprendre d’avantage à leur sujet, ces dernières ont décidé de nous montrer leur beau plumage en déployant leurs ailes, chose qui n’a pas manqué de tous nous faire sursauter, chevaux inclus.
L’après-midi nous avons pu profiter d’un safari en jeep dans la réserve d’Entabeni, à une heure de route de notre campement. Nous sommes arrivés dans cette résidence haut de gamme où notre nouveau guide nous attendait.
Après avoir pris connaissance des consignes de sécurité, notre parcours commençait. Les terres là-bas sont surplombés par une roche majestueuse posée sur une colline. C’est une forme très intéressante qui a bien éveillé notre curiosité.
Nous apercevons en premier un oryctérope, mangeur de termites et très mignon en prime. Nous avons aussi bien ris quand, cette petite bête, prise de peur du moteur de la voiture, s’est réfugiée dans un trou… qui n’en était pas un et qui laissait dépasser ses grandes oreilles.
Nous avons aussi pu voir plusieurs girafes, coudous, gnous, phacochères, zèbres et divers oiseaux. Surprise, une guéparde se prélassait sous un arbre avec ses guépardeaux.
Certains animaux du “big five” ont aussi décidé de se montrer: les rhinocéros, un peu trop curieux se sont bien approchés de notre véhicule. L’éléphant quant à lui était bien trop occupé par son repas du soir et prenait un malin plaisir à casser les branches de l’arbre.
Vous vous rappelez, quand dans la liste d’affaires à prendre avec soi, j’ai bien noté caméra ? Ecoutez bien les conseils de Caval&Go, ils savent de quoi ils parlent. Cela vous évitera de devoir vous transformer en MacGyver pour réussir à prendre une bonne photo, comme par exemple, mettre les jumelles devant la lentille de votre téléphone pour improviser un objectif à zoom …
Ce qui m’a le plus touché pendant cette après-midi sont les couleurs de cette réserve et ces différents paysages. Le bleu des étangs, le rose et rouille de la pierre, le brun des plantes sèches, le vert des arbres et j’en passe.
Nous avons dû prendre un chemin très raide pour nous emmener dans l’habitat des plus grosses bêtes. Comme si nous plongions dans cette nature, dans cet espace si vaste.
Il y régnait une atmosphère magique qui vous permettait de vous perdre dans vos pensées, entourés par tant de beauté.
Notre guide se devait aussi de nous parler de la situation actuelle en Afrique. Il n’avait pas le droit de nous énumérer le nombre de bêtes par espèces vivant dans cette réserve pour éviter de tenter toute personne malintentionnée. Le braconnage existe bel et bien. De retour au camp, nous avons pris un repas rapide et direction nos tentes.
Le lendemain, nous avons continué à explorer la réserve Matlapeng et l’après-midi, entre deux balades, nous avons défié l’équipe du lodge à un jeu de volleyball bien enflammé. C’était une journée relativement calme avant le nouveau voyage au Botswana qui nous attendait.
Chloé Khoury