Le cheval canadien

Vous avez décidé de partir au Canada, et plus précisément au Québec.
Que vous partiez pour une randonnée ou un séjour en ranch, en été ou en hiver, lors d’une balade en ville ou encore lors d’un rodéo lors du célèbre festival western de St Victor, nul doute que vous croiserez sa route : le cheval canadien. Il existe effectivement une race qui, notamment dans cette province, dispute la suprématie au "roi" Quarter horse. Dans l’ancienne Nouvelle-France, le cheval canadien, officiellement reconnu race nationale, fait partie intégrante du paysage équin.

Découverte du cheval canadien

Découverte du cheval canadien

Une polyvalence sans limite

Présent dans de nombreuses écuries, le cheval canadien excelle tant sous la selle qu’à l'attelage. Il possède un pied sûr et montre une grande sérénité. Adoré des débutants, sa grande polyvalence fait aussi de lui le compagnon idéal des cavaliers de loisir mais parfois aussi de compétition, qui veulent s'adonner au saut, au dressage et à la randonnée. C'est même un excellent compagnon pour faire du ski joering, que vous pouvez pratiquer en période hivernale au Canada quand la neige fait son appartition. En bref, c'est un cheval de rêve.

Histoire du cheval canadien : Douze chevaux venus de France

Histoire du cheval canadien : Douze chevaux venus de France

La traversée de douze chevaux 

Au milieu du XVIe siècle, Jacques Cartier accoste en Amérique du Nord, plus précisément sur les rives du Saint-Laurent. La colonie française ne cesse de s'étendre le long du continent.
En 1665, Colbert, contrôleur général des finances de Louis XIV, crée les Haras royaux dans le dessein de fournir des chevaux à l'armée. Chaque province doit posséder son haras : il en est de même pour le « Québec ». Ainsi, début juillet, douze chevaux, juments et étalons, traversent l'océan. Malheureusement, nous ne connaissons ni leur race, ni leur région de provenance exacte. Il semblerait que certains écrits mentionnent les haras du roi, d'autres que les chevaux ont été achetés par la Compagnie des Indes occidentales. Ce que l'on sait, avec certitude, c'est que les envois de chevaux se poursuivent régulièrement.

 

Une génétique diversifiée 

Plusieurs théories divergent encore sur les souches-mères de la race canadienne. Le sujet n'est pas nouveau car dans un article du N°9 dans le Journal d'Agriculture Illustré de septembre 1891, l'auteur proposait de croiser trois points de vue à ce propos, suivant la profession : historien, hippologue et naturaliste ! Selon toute vraisemblance, il s'agirait de chevaux espagnols, barbes, ou de petits chevaux de trait. Ces chevaux s’adaptent très vite au climat particulier du Canada. De plus, une étude génétique exhaustive dirigée par le Dr Gus Cothrane, spécialiste au laboratoire équestre de l'Université A & M du Texas, et publiée dans l'Oxford Journal of Heredity de l'American Genetic Association nous apprend que le cheval canadien partagerait « les mêmes ancêtres » que les chevaux de trait bretons, des percherons et belges.

Pour l'éleveur André Auclair, cela semble logique « Les percherons de l'époque étaient les meilleurs carrossiers de Normandie et le belge, qui descend de l'ardennais, était un cheval d'artillerie », explique t’il.
Mais revenons à l’histoire.

 

Une évolution de l'utilisation des chevaux 

Au début, ces équidés furent confiés aux communautés religieuses et à la noblesse. Ils participaient activement aux travaux des champs, aux transports de personnes et de marchandises, aidant au développement de la province.
Un peu plus tard, Jean Talon, administrateur général de la Nouvelle-France, instaure un contrat : confier un cheval par famille sous condition de le faire reproduire et de s'occuper du poulain pendant 3 ans. Celui-ci est alors transmis à une autre personne qui doit respecter les mêmes conditions d'entretien et de reproduction. En cas de non-respect, des amendes de cent livres sont prévues. Ce système d'élevage, très réglementé, permit le développement rapide des chevaux dans la nouvelle colonie française.

En 1671, comme la Nouvelle-France compte amplement de chevaux, Jean Talon mentionne, dans son rapport au roi, que les envois de chevaux ne sont plus nécessaires et qu'il y en a suffisamment pour en créer un commerce...

 

La naissance d'une nouvelle race

De fait, de 1665 à 1763, la population de chevaux, en Nouvelle-France, passe de 12 à 14,000 bêtes. Jusqu'à la fin du Régime français, les chevaux, envoyés par la France, se sont développés sans apport de sang extérieur. Il n'y a pas de contacts avec les anglais au sud, parce que la France est en guerre et interdit tout contact, mais aussi à cause de la barrière des Appalaches.

Leur origine commune, l'absence de croisements avec d'autres races et leur multiplication considérable créent un groupe génétique particulier, qui donne naissance à une race unique : le cheval Canadien. 

 

Une évolurion de la race

Pourquoi Canadien ? Jusqu'en 1867, date de la fondation du Canada, la dénomination "canadien" désigne uniquement les francophones. Le cheval canadien étant d'origine française et répandu en grand nombre, d'abord dans la vallée du Saint-Laurent, on lui donne ce nom.

En 1759, la victoire de Wolf sur les troupes de Montcalm sur les plaines d'Abraham, à Québec, sonna le glas de la suprématie française. En 1760, l'Angleterre prenait le contrôle total sur la Nouvelle-France. Les Anglais s'établirent principalement le long des rives du Saint-Laurent, ce qui donna lieu à quelques croisements entre chevaux de selle anglais et chevaux canadiens, donnant à la race quelques lignées plus fines.

Le cheval national

Le cheval national

En 1895, la Société des Éleveurs de Chevaux Canadiens est fondée par Dr J.-A. Couture, vétérinaire. Elle existe toujours.
En 1999, le gouvernement du Québec reconnaît le cheval canadien comme patrimoine québécois et, un peu plus tard, le gouvernement canadien le nomme cheval national du Canada.

Caractéristiques du cheval canadien

Caractéristiques du cheval canadien

Un cheval qui ne laisse pas indifférent

Le cheval canadien est un cheval attachant de par sa sensibilité, son intelligence, son cœur, son pied sûr et sa vivacité.

On dit du canadien qu’il faut bien connaître les chevaux pour le débourrer, car il apprend très très vite les bonnes comme les mauvaises choses.

Bruno Alet, enseignant au Canada, pour son article dans Cheval Savoir, explique qu’il a questionné de nombreuses personnes au sujet de ce cheval. « Qu’il s'agisse d’amateurs ou de professionnels de renom, toutes disciplines confondues, les témoignages recueillis touchent aux extrêmes : adulation ou rejet. Ceux qui admirent ce cheval ne tarissent pas d’éloges, tandis que ses détracteurs se contentent de déclarer : « Ils sont fous et on ne peut pas leur faire confiance... »

Restent que ceux qui ont eu la chance de partir en randonnée avec des chevaux canadiens, et dans plusieurs contextes différents, se sont toujours sentis en sécurité, et protégés par leurs chevaux.

Différents types, différentes aptitudes

Différents types, différentes aptitudes

Une nouvelle utilisation du cheval canadien

Le cheval canadien charme par ses qualités et sa polyvalence toute une nouvelle génération de cavaliers.
Longtemps cantonné aux travaux des champs ainsi qu'au transport des humains et des marchandises, il a fini, par s’imposer dans des disciplines jusque-là réservées à d'autres races.
En effet, on trouve de nombreux gabarits différents qui pour autant restent dans le standard de la race : De fait, il est possible de le croiser tout autant en attelage qu’en CSO, en randonnée ou en TREC. Il excelle d'ailleurs dans cette dernière discipline. C'est vraiment l'épreuve où sa polyvalence est mise en avant.

 

Un cheval volontaire 

Certaines troupes de spectacles, comme Cavalia, intègrent des chevaux canadiens dans les numéros.

Le cheval canadien est rustique et adore l'extérieur par tous les temps. Neige, froid, vent, pluie. Des randonnées par –15°C, en selle ou en attelage, durant plusieurs heures, ne lui posent aucun problème, à condition qu'il soit rompu à ce genre de travail. Il n'est pas rare au cours d'une randonnée canadienne de traverser des plaines enneigées (parfois à hauteur du genou), des rivières ou des chemins escarpés.

Le standard de la race

Le standard de la race

Il existe une assez grande variabilité de type dans la race, et notamment 20 cm de tolérance dans la taille.

Taille : 142 cm à 162 cm
Poids : 454 kg à 635 kg

Modèle
Tête : carrée, plutôt courte que longue et rectiligne partout ; sèche ; portée assez élevée.

Oreilles : écartées, fines, mobiles, plutôt courtes.

Front et chanfrein : larges et plats.

Yeux : écartés l’un de l’autre, à fleur de tête, grands, moyennement convexes, vifs, mobiles, doux et francs.

Naseaux : larges et écartés.

Lèvres : minces, mobiles.

Joues : bien développées, fermes mais non pas grasses.

Encolure : plutôt rectiligne qu’arquée, large à son bord intérieur, mince à son bord supérieur ; face latérale légèrement arrondie et recouverte de muscles fermes.

Garrot : sec, moyennement élevé, long d’avant en arrière.

Dos : fort, large, droit, court.

Rein : large, court, fort et droit.

Poitrail : large, faisant que le cheval est bien ouvert du devant ; recouvert de muscles bien développés et saillants.

Poitrail : ample en hauteur et en largeur ; côtes longues, larges, bien écartées et bien arquées.

Ventre : assez volumineux, sans être tombant et se fondant doucement avec le cercle des côtes et des flancs.

Épaule : longue, oblique et bien musclée.

Bras et coude : longs, moyennement inclinés.

Genou : sec, long, large, épais, net, tombant d’aplomb, tourné ni en dedans ni en dehors.

Croupe : longue autant que possible, large, légèrement oblique ; la pointe de la hanche ne formant qu’une légère saillie.

Fesse descendant aussi près du jarret que possible, ferme, dense, bien fournie.

Cuisse : large et épaisse.

Jarret : net, sec, large, long, épais,

Canons : courts, nets tombant d’aplomb.

Boulet : larges, épais, secs, nets, légèrement obliques.

Paturons : larges, épais, de longueur moyenne, moyennement obliques, exempts de fanons

Queue : implantée assez haut, garnie de crins abondants, fins et assez longs.

Allures
Vives, alertes, plutôt allongées que trop relevées : jarrets, genoux, boulets et paturons fléchissant bien.

Robes
Toutes les robes sont acceptées, bien que la couleur noire prédomine et que le gris soit rare.

 

Le cheval canadien sous la selle de la police de Montréal

Après ou avant votre randonnée, passez par Montréal, un tour au Plateau-Mont-Royal s'impose. Vous y découvrirez les écuries du Service de police de la ville de Montréal (SPVM). Elle possède une cavalerie composée de chevaux canadiens. Ce service de police n'est pas à confondre avec la célèbre Police Montée canadienne, appelée aussi Gendarmerie Royale du Canada (GRC), qui est la police fédérale. Ses écuries sont à Ottawa.

Sources
Association Québécoise du Cheval Canadien
www.chevalcanadien.org

Société des Éleveurs de Chevaux Canadiens
www.lechevalcanadien.ca

Article Cheval Savoir de 2011

L'histoire du Québec par Luc Gauthier-Boucher
http://home.ican.net/~galandor/index.html

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