Les chevaux sauvages existent-t-ils toujours ?

Si nous voulons être puristes, il n’y a plus de chevaux sauvages sur cette planète mais seulement des chevaux "naturels". 

Lorsqu'on évoque un cheval sauvage, on l'imagine galopant crins au vent, le chef de harde en tête, fier devant ses juments et leurs poulains.

Caval&go s’est intéressé à cette complexe question du cheval sauvage et vous raconte son histoire. 

Les chevaux sauvages ont-ils disparu ?

Les chevaux sauvages ont-ils disparu ?

Si nous voulons être puristes, il n’y a plus de chevaux sauvages sur cette planète !
Et ce depuis février 2018, depuis qu’une étude basée sur l’analyse ADN redessinant l’arbre généalogique des chevaux, publiée par le magazine Science, a révélé que les chevaux de Przewalski, supposés être les derniers chevaux sauvages, et n’ayant jamais été domestiqués (tout comme le Tarpan), ne l’étaient en fait pas.

« Il n’y a plus de chevaux sauvages sur Terre » déplore Sandra Olsen – co-auteure de l’étude et conservatrice à l’Institut de la Biodiversité et du Musée d’Histoire Naturelle de l’Université du Kansas.
Les recherches entreprises à Botai et Krasnyi Yar (au nord du Kazakhstan), mettent en évidence des traces d’une domestication des chevaux il y a 5 000 ans. Les génomes de 20 chevaux de Botai ont été séquencés via des os et des dents. La comparaison chevaux anciens versus chevaux modernes montre que le cheval de Przewalski descend en fait des chevaux de Botai, réputés comme étant les plus anciens chevaux ayant été domestiqués.
Un autre constat est donc sans appel : le cheval de Przewalski n’a jamais été sauvage.

Beth Shapiro – Professeure de Biologie Digestive et d’Écologie à l’université de Santa Cruz (Californie), explique que « remplacer le mot « sauvage » par « naturel » est un changement sémantique qui pourrait mieux refléter leur évolution historique, mais ne devrait pas changer leur statut. Nous devrions continuer à protéger les chevaux de Przewalski comme une population de chevaux sauvages ».
Le CNRS français conclue que « l’origine des chevaux domestiques modernes doit être cherchée ailleurs ».
Dans cet article, nous utiliserons l’adjectif « sauvage » plutôt que « naturel », car il fait plus rêver et plus communément utilisé.

Pour ne pas totalement casser la magie, il est tout de même possible de voir des chevaux vivant en semi-liberté, voire en liberté totale, d’où leur qualificatif de chevaux sauvages.
Partout dans le monde, il existe des hardes de chevaux n’ayant aucun ou très peu de contact avec l’homme. Ils sont appelés chevaux marrons, le marronnage étant l’action pour des chevaux domestiqués, de retrouver une liberté provoquée par l’homme, ou parce qu’ils se sont échappés.

Le Brumby, le Mustang, et les poneys de l’Île de Sable : symboles des chevaux sauvages

Le Brumby, le Mustang, et les poneys de l’Île de Sable : symboles des chevaux sauvages

Le plus célèbre des chevaux sauvages : le Mustang

Il est le symbole du cheval sauvage par excellence.
Des images monstrueuses d’hélicoptères fusillant des Mustang ont fait le tour du monde. Fort heureusement, ces massacres se sont arrêtés, et le Mustang est maintenant protégé et inscrit au patrimoine américain.

Pour voir des Mustang en liberté, il vous faudra aller en Utah, dans les immenses plaines d’Amérique du Nord … et être très patient !

Les chevaux sauvages de l’Île de Sable

Ce parc national de 40km de long situé à 160km au large de la Nouvelle Écosse, abritent environ 500 chevaux, ou plutôt poneys. Réintroduits sur l’île vers 1700, ils sont la valeur culturelle, naturelle et patrimoniale de l’île.
Cette réserve étant devenue parc national en 2013, il est possible d’aller les voir, de loin, au cours d’un circuit très réglementé.                   

D’autres types de chevaux sauvages vivent au Canada, au nord et à l’ouest de l’Alberta, au sud du Yukon, au nord et à l’intérieur de la Colombie Britannique.

Le cheval sauvage australien

Il n’y a pas que des kangourous et des koalas au pays d’OZ ! Il y a également des Brumbies. Véritable emblème de l’Australie, le nom de Brumby regroupe en fait tous les chevaux reconnus comme sauvages, c’est à dire les descendants des chevaux échappés des élevages des colons : un véritable melting-pot de races et il y en a partout !
Pour la petite histoire, Brumby provient de « baroomy » qui veut dire sauvage en dialecte aborigène australien.
Beaucoup d’entre eux ont été abattus car ils détruisaient les cultures des fermiers. Aujourd’hui, il existe des protocoles réglementant les naissances et les éliminations. Plutôt qu’être abattus d’office, des Brumbies peuvent être adoptés, et des parcs ont été ouverts, permettant leur sauvegarde et les empêchant d’aller piétiner les terres agricoles.

Les chevaux sauvages en Europe

Les chevaux sauvages en Europe

Vous voulez voir des chevaux sauvages ? Suivez le guide !

Il existe bel et bien des chevaux qui vivent toujours en liberté, quasiment à l’état sauvage, et ce un peu partout dans le monde.

Ces chevaux sont classés en 2 catégories : les marrons & ceux qui sont domestiqués mais dont des spécimens restent sauvages.

On commence par l'Europe : 

  • En France le plus célèbre est bien sûr Crin Blanc, le cheval Camargue emblématique de sa région. Plus à l’Ouest, dans les Pyrénées français vit une autre race très connue : le poney basque Pottok. Finalement, si vous prenez un peu de hauteur, en grimpant le plateau de Coscione en Corse, vous pourrez admirer une soixantaine de chevaux vivant et se reproduisant en totale liberté. 
  • Cap ensuite vers la Méditerranée : c’est en Sardaigne que le poney Achetta vit en totale liberté une partie de l’année.
  • Si vous continuez votre périple vers le Sud, vous trouverez le poney Aénos, race typique de Grèce
  • On change de direction pour se rendre en Espagne !  Au sud du pays vous pourrez découvrir la réserve naturelle de Doñana qui abrite des chevaux réputés indomptables et têtus, le Retuerta. Si vous changez de région, vous aurez peut être la chance de voir les races préservées du poney Galicien et du cheval Asturcon, originaires des Asturies.
  • Toujours dans la péninsule ibérique, le Portugal abrite 3 races de chevaux sauvages : le Sorraïa, le Garrano et le poney des Açores.
  • On s'éloigne un peu de la chaleur du Sud direction l'Allemagne. Avec un peu de chance vous croiserez une harde sauvage composée de poneys Dülmen vivant en toute quiétude dans le Meerfelder Bruch.
  • Plus à la l’Est, en Pologne, le Konik se promène dans le parc de Roztocze et à Bialowieza dans l’une des dernières forêts vierges européennes.
  • En Roumanie, poussez votre curiosité jusqu’à l’île d’Ostrovul Moldova Veche, où vit une centaine de chevaux sauvages qui ont été abandonnés à la fin du XXème siècle. Ce pays abrite également le cheval de Delta du Danube bénéficie d’une aire protégée dans la forêt de Letea.
  • Finalement traversons la Manche, direction la Grande-Bretagne à la rencontre des Dartmoor, des New Forest, des Exmoor et des Welsh Mountain dont 180 spécimens vivent en liberté.

Des chevaux sauvages sur tous les continents ?

Des chevaux sauvages sur tous les continents ?

Direction maintenant l'Amérique :

  • En faisant un grand bond de l’autre côté de l’Atlantique, vous trouverez aux États-Unis le fameux MustangSi cette race est la plus connue, il existe d’autres races sauvages aux États-Unis, comme le poney Chintoteague de l’île d’Assateague (Maryland) qui migrent d’une banc de sable à un autre chaque été, le cheval de l’île de Cumberland (Géorgie) ou de Shackelford (Caroline du Nord). Le Chickasaw, fidèle monture des indiens Séminole est quant à lui originaire de Floride. Dans le Wyoming quelques troupeaux de chevaux sauvages ont élu domicile du côté de Rock Springs et des monts Pryor. En Arizona vous trouverez un autre type de mustang : le Mustang Cerbat
  • Un peu plus au sud, en Amérique Latine, le Bagual bien que né au cœur de la pampa argentine, se retrouve également au Chili.

Zoom sur l'Asie et ses chevaux sauvages :

  • Qui dit cheval sauvage pense évidemment au cheval de Przewalski. Bien qu’ayant disparu à l’état sauvage en 1960, certains ont été réintroduits dans les parcs nationaux de Hustai, Takhin Tal Nature et Kustain Nuruu en Mongolie.
  • Le cheval sauvage du Japon, le Misaki, est quant à lui devenu une véritable attraction touristique à Cap Toi, seul endroit où il est possible de les voir.

Partez encore plus loin, direction l'Océanie : 

  • A l'autre bout du monde, en Nouvelle Zélande se trouve le Kaimanawa. 
  • L'Australie abrite quant à elle des Brumbies dont nous avons parlé plut tôt. 

On termine notre tour du monde des chevaux sauvages par l'Afrique :

  • Les grands espaces de l’Afrique australe accueillent de nombreux chevaux sauvages. C’est le cas en Namibie avec les chevaux du désert de Garub dont les origines sont très longtemps restées inconnues, et en Éthiopie avec le cheval Kundudo caché dans les montages .

Voici de quoi faire un tour du monde des chevaux sauvages !
Si beaucoup de races sont répertoriées, vous pourrez toujours avoir l’agréable surprise, aux cours de vos balades, de croiser le chemin de chevaux n’appartenant à personne mais pourtant peu effrayés par l’homme, comme au Brésil, sur la plage de Pontal de Maceio, où se promènent parfois en toute tranquillité, au petit matin, une maman et son poulain.

 

Envie de vivre une expérience avec des chevaux sauvages ? 

Découvrez notre randonnée équestre au Portugal à la rencontre des chevaux sauvages Garranos !

Participez à notre randonnée équestre sur les terres des Mustangs sauvages

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