Le Cheval de Przewalski : le dernier descendant du pur cheval mongol

Originaire des contrées reculées de Mongolie et de Mongolie-Intérieure au Nord de Chine, l’equus przewallski plus communément appelé cheval de Przewalski est le dernier descendant du pur cheval mongol. Race équine réputée pour son apparence physique atypique, il ne faut pas la confondre avec les chevaux mongols d’aujourd’hui, appartenant à la catégorie des poneys.

En effet, les chevaux mongols sont dociles, se laissent monter et diffèrent même physiquement de leurs congénères les Przewalski ! Aussi, contrairement à ces derniers, ils ont fait l’objet d’une sélection de l’Homme il y a de ça bien longtemps.

Origine & histoire du cheval de Przewalski

Dernier descendant du pur mongol, le cheval de Przewalski a une longue histoire derrière lui. Découvert en 1879 par le colonel russe Przewalski au cours d'un voyage en Mongolie, ce cheval est en réalité implanté en Asie centrale depuis des millénaires. En effet, nous pouvons retracer sa présence à l’époque des hommes du paléolithique, comme l’attestent de multiples peintures rupestres représentant un cheval lui ressemblant beaucoup. 

Nous pouvons ajouter que les peintures présentes dans les grottes de Lascaux, au le Sud de la France, font penser à la communauté scientifique qu’une espèce cousine du Przewalski parcourut l’Europe il y a de ça 20 000 ans. Ces chevaux étaient alors chassés pour leur viande, pour leurs os qui servaient à fabriquer des armes mais aussi pour leur crin utilisé pour fabriquer des cordes.

Fait intéressant, cet équidé n’a jamais été dompté : c’est la seule espèce de chevaux à être totalement sauvage et non domestiquée. Ainsi, lors de leurs conquêtes, les mongols et notamment Gengis Khan au XII° siècle, se sont tournés vers un cheval voisin pour former leurs armées de cavaliers : le cheval mongol (qui est bien plus docile et facile à monter).

Les origines de cet équidé étant très anciennes, une théorie alternative voudrait que le cheval de Przewalski ne soit pas réellement un cheval sauvage. En effet, certains affirment qu’il descendrait en réalité d’un cheval domestiqué par le peuple de Botai, ayant vécu au Kirghizstan il y a plus de 5000 ans.

Cette théorie se fonde sur la concentration d’ossements découverts en un même lieu (qui serait signe d’un élevage), leur robustesse et d’autres signes accessoires. Il est pour l’heure difficile d’affirmer ou d’infirmer cette théorie, les scientifiques ne parvenant pas à un consensus unanime.

Historiquement chassé pour sa viande, le cheval de Przewalski a presque disparu dans les années 1950. Une décennie plus tard, l’espèce était d’ailleurs déclarée éteinte… mais c’était sans compter sur le rôle déterminant des zoos européens.

En raison de sa ressemblance avec les peintures rupestres, les zoos européens ont cherché par tous les moyens à se procurer cette espèce si unique.

S’il est indéniable que les zoos ont contribué à faire disparaitre le cheval de Przewalski des vastes plaines sauvages de Mongolie, ils ont néanmoins sauvé l’espèce sur le long terme grâce à la reproduction en captivité des équidés capturés.

De nos jours, ce cheval gambade de nouveau sur sa terre natale, aux abords du désert de Gobi et sur d’autres sites incontournables de Mongolie, grâce à la réintroduction de jeunes chevaux nés en captivité et progressivement adaptés à la vie sauvage.

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Caractéristiques du cheval de Przewalski

Caractéristiques du cheval de Przewalski

Comme nous l’avons introduit précédemment, le descendant du pur cheval Mongol est un équidé sauvage qui ne se laisse monter par personne. Têtu et vif, il est possible de l’approcher sur une monture mais il sera difficile de fraterniser avec lui.

Doté d’une grande capacité d’adaptation qui explique certainement comment l’espèce a perduré aussi longtemps jusqu’à aujourd’hui, le cheval de Przewalski est capable de survivre avec peu de nourriture et des températures parfois extrêmes.

A l’état sauvage en Mongolie, ces chevaux constituent de petits groupes généralement composé d’un étalon, de quelques juments et leur progéniture. Très joueurs, il a été observé que les poulains interagissaient beaucoup avec les jeunes étalons (ruades, morsures, etc …).

Comme tout groupe d’animaux indépendants, il est très intéressant d’observer que les chevaux de Przewalski ont instauré un système de hiérarchie sociale dans leurs familles mêlant soumission, combats, cohésion etc …

Morphologie du cheval de Przewalski

Le takh aussi dit takhi en Mongol, se distingue de par son apparence radicalement différente de celle de ses congénères. Nous pouvons toutefois souligner une certaine ressemblance avec le cheval de Riwoché, découvert en 1995 dans une vallée du Kham au Tibet par l’explorateur Michel Peissel. 

Pour expliquer la singularité du cheval de Przewalski, la revue Current Biology a mis en lumière suite à une analyse génétique que les branches des chevaux de Przewalski et des chevaux domestiques s’étaient séparées il y a peu près 45 000 ans.

S’il était déjà connu que ces équidés portent 66 chromosomes au lieu de 54 pour les autres races ; cette étude a également permis de remarquer que les chevaux de Przewalski possédaient des gènes uniques à leur espèce. Cette étude a ensuite servi à sélectionner les individus les plus purs à des fins reproductives, pour préserver la race.

Possédant une robe marron sur le dos, blanche sous le ventre et noire au niveau et des pattes, de la queue et des narines, ce petit cheval à l’apparence rustique est plutôt massif puisqu’il pèse un peu plus de 300 kg en moyenne.

Pas très grand ni très gracieux, il mesure entre 1,20m et 1,30m au garrot. Ayant une tête imposante sans toupet sur le front, sa raie de mulet noire le différencie davantage des autres.

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Le cheval de Przewalski : comment le protéger ?

Le cheval de Przewalski : comment le protéger ?

S’il est vrai que le cheval de Przewalski a été sauvé de l’extinction, il n’en reste pas moins classé « en danger » par l’Union internationale pour la conservation de la nature. 

Leur captivité en faible nombre dans les zoos a malheureusement engendré un fort taux de consanguinité chez les plus jeunes poulains au fil du temps (sans mentionner leur faible tôt de reproduction). Il est estimé qu’une dizaine de reproducteurs est à la base de toute la population de chevaux Przwalski encore vivants.

En plus de réduire considérablement leur espérance de vie, les spécialistes ont pu constater plusieurs problèmes liés à la faible diversité génétique. Cela passe par exemple par l’apparition de plus en plus fréquente de malformations des os du crâne provocant une
anomalie faciale. 

Afin de lutter contre la perdition de la race, il a été décidé dès les années 1990 d’essayer de réintroduire l’espèce sur sa terre natale en 1990. Afin de procéder à cette réinsertion dans la vie sauvage, plusieurs programmes ont été mis en place dans de nombreux états européens afin de rendre les chevaux à la Mongolie.

Ces animaux n’ayant toutefois pas été préparés à la vie sauvage, les observateurs n’ont pu que se rendre compte que les chevaux avaient du mal à trouver de la nourriture et à trouver de l’eau : beaucoup se sont blessés ou sont décédés au début de ces essais.

Des régimes de semi-liberté ont donc été institués pour acclimater progressivement les chevaux de Przewalski aux vastes étendues mongoles. Installés dans de grands espaces clos, dans des conditions aussi proches que possible de celles de la réalité, les animaux ont pu
expérimenter une première expérience sans les hommes. Sans surprises, les poulains nés pendant cette période de semi-captivité ou directement en Mongolie ont montré un taux de survie bien plus élevé que leurs parents habitués aux zoos et à l’absence de prédateurs.

Un risque indépendant persiste toujours pour la survie de la race : l’accouplement avec les autres chevaux présents en Mongolie et élevés en liberté par les locaux. 

Tout espoir n’est néanmoins pas perdu pour ces animaux si atypiques : des associations de plus en plus nombreuses se sont engagées partout dans le monde pour protéger et faire perdurer l’espèce.

S’occupant de collecter des fonds en étroite collaboration avec les locaux, de plus en plus d’actions sont menées pour favoriser la pérennisation de l’espèce.

Fort d’une collaboration active avec différents parcs nationaux, la réinsertion des chevaux dans leur habitat naturel est désormais largement facilitée et surtout encadrée pour qu’elle puisse se dérouler dans les meilleures conditions possibles.

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