L'équitation de travail : entre tradition et modernité

Lorsque l’on parle d’équitation de travail, on fait référence à la manière ancestrale dont les gardiens de troupeaux avaient l’habitude de monter et de gérer le bétail. Il fallait être habile et précis pour travailler en toute sécurité. Aujourd’hui encore, de nombreux pays ont conservé cette façon traditionnelle de gérer les troupeaux.

L'histoire multiculturelle de l'équitation de travail

L'histoire multiculturelle de l'équitation de travail

L'équitation de travail est une discipline qui allie conduite et tri du bétail. Pratiquée sur tous les continents, cette activité équestre regroupe de nombreux cavaliers passionnés. Bien qu'il existe de multiples manières de monter à cheval, c'est la seule qui allie élégance et travail du bétail

C’est en France, au Portugal, en Espagne, en Australie, en Amérique du Sud et du Nord que l’équitation de travail trouve ses racines. Le développement de cette discipline dans autant de pays est directement liée aux campagnes de guerres et de colonisation de la péninsule ibérique vers l’Australie et les Amériques. 

Les différentes variétés d'équitation de travail en fonction des pays : 

  • L'équitation Camargue & ses fameux gardians en France
  • La Doma Vaquera en Espagne pratiquée par les vaqueros dans les élevages de taureaux et par les campinos au Portugal
  • L'équitation western aux États-Unis avec ses célèbres cowboys.
  • La conduite de bétail par les gauchos en Argentine
  • L'équitation de travail avec les butteri della Marenna en Italie
  • Le convoyage de bétail dans le Far West anglais

Chacun a perpétué des traditions nationales tant au niveau de la technique que de l’habillement des cavaliers et du harnachement des chevaux.

Des chevaux sélectionnés pour leurs capacités 

Cette diversité technique a également permis la sélection et l’amélioration de races particulièrement adaptées à cette pratique : le cheval Camargue en France, le Pur-sang Lusitanien au Portugal et le Pure Race Espagnole et l’Andalou en Espagne par exemple.

Qu’est-ce que l’équitation de travail ?

Qu’est-ce que l’équitation de travail ?

L’équitation de travail se base sur l’usage traditionnel du cheval dans le tri, la conduite du bétail et des travaux des champs.

Du travail à la compétition

De technique de travail, cette pratique a au fil du temps évoluée en véritable discipline de compétition, tout en conservant ses spécificités géographiques.

Si le travail à cheval du bétail est répandu dans le monde en entier, l’origine des compétitions d’équitation de travail est européenne. L’Italie, l’Espagne, le Portugal et la France ont été les premières nations à organiser des compétitions. D’autres pays comme l’Angleterre, la République Tchèque ou le Brésil par exemple, s’y sont ensuite intéressés.

Une vraie discipline

Bien que peu connue, l’équitation de travail est pourtant répertoriée comme discipline équestre à part entière. La Fédération Française d’Équitation organise un Championnat de France, et la WAWE (World Association for Working Equitation) gère les compétitions internationales comme le Championnat d’Europe ou du Monde.
Le terme international utilisé est « Working Equitation ».

En quoi consistent les compétitions d'équitation de travail ?

En quoi consistent les compétitions d'équitation de travail ?

Chaque compétition comprend 4 épreuves adaptées au niveau des cavaliers et des chevaux :

1. Le dressage : dans un rectangle de 40x20m, le cavalier doit dérouler une reprise avec des mouvements imposés aux 3 allures. 3 à 5 juges donnent leurs notes selon la fluidité et la justesse d’exécution ainsi que la décontraction du cheval.

2. La maniabilité : différents obstacles pouvant faire partie du quotidien doivent être franchis par le couple cavalier-cheval, au pas ou au galop selon le niveau. Des notes, de 0 à 10, sont données pour chaque obstacle, en fonction de la facilité d’exécution, l’agilité, la soumission du cheval. La note finale sera calculée en pourcentage.
Les obstacles peuvent être des bottes de paille à sauter, des portails à ouvrir, des ponts à traverser, une cloche à faire sonner, des barres entre lesquelles le cavalier doit reculer, une barre au sol placée entre les antérieurs et les postérieurs du cheval par-dessus laquelle le cheval doit marcher sans la toucher, une garrocha que le cavalier doit prendre en main pour ensuite attraper un anneau et finalement déposer le tout dans un bidon, un slalom en ligne, passage de tonneaux …

3. La vitesse : 8 à 15 obstacles du même style que ceux de la maniabilité doivent être franchis le plus rapidement possible sans écueil. Toujours impressionnante, cette dernière épreuve permet d’établir le classement individuel de la compétition. Généralement, les cavaliers ayant montré une grande maîtrise de leur monture lors du dressage et de la maniabilité figurent en tête de classement.

4. Le tri du bétail : cette épreuve, obligatoire lors des échéances internationales, se déroule uniquement par équipe de 4 cavaliers (en France, les équipes ne comptent que 3 cavaliers). Le but : mettre à l’écart du troupeau, le plus rapidement possible, des vaches ou taureaux désignés par tirage au sort. 2 ou 3 cavaliers aident le cavalier devant écarter l’animal.
Un classement individuel est également établi pour cette épreuve.

La particularité de ces compétitions d’équitation de travail est que le cavalier doit impérativement guider son cheval avec une seule main.
Il existe néanmoins des variantes en fonction des niveaux.

Qui peut participer ?

Pour les chevaux, les épreuves sont divisées en 6 catégories :
Niveau 1 : jeunes chevaux : âgés de 4 à 6 ans
Niveau 2 : Préliminaires : chevaux de + de 5 ans
Niveau 3 : Espoir 
Niveau 4 : Confirmés 
Niveau 5 : Chevaux de 6 ans et + : ce niveau est le plus difficile d’un point de vue technique. 
Niveau 6 : Chevaux de 6 ans et + : ce niveau se différencie du précédent par l’obligation de mener son cheval d’une seule main.

Pour chacun de ces niveaux, les obstacles de maniabilité sont quasiment les mêmes. La difficulté réside dans les allures et la vitesse demandées.
A noter que des chevaux ONC (Origines Non Constatées) peuvent tout à fait participer aux compétitions d’équitation de travail.

Quelles sont les qualités requises ?

Pour le cavalier, agilité, fluidité d’action, utilisation discrète des aides, une vision pointue de son environnement et savoir utiliser la garrocha et le matériel dédié à l’équitation de travail sont requis.
En ce qui concerne le cheval, il doit pouvoir travailler en équilibre et dans le calme, être habitué à côtoyer du bétail, le tout par des actions franches et dans l’impulsion.

Découvrez l'équitation de travail grâce à Pedro Torres et Oxidado : Voir la vidéo 

6 raisons de pratiquer l’équitation de travail

6 raisons de pratiquer l’équitation de travail

1. L’équitation de travail peut se pratiquer en intérieur. Le dressage pur étant la base de cette discipline, il est facile de s’entraîner dans un manège et d’apprendre à son cheval à répondre aux ordres, à maîtriser les figures aux 3 allures.  Terminées les séances sous la pluie !

2. Il vous suffit de peu de matériel pour débuter: des plots, des barres d’obstacles posées au sol, une botte de paille, des cordes et chandeliers suffiront à parfaire son apprentissage de la discipline. Si vous êtes bricoleur et créatif, vous vous régalerez à imaginer des obstacles personnalisés.

3. Vous montez en club ? Les chevaux à votre disposition sont tout à fait adaptés à cette pratique du fait de leur polyvalence. L’équitation de travail leur apportera souplesse et disponibilité, et vos sorties extérieures n’en seront que plus sécures car les chevaux seront habitués aux obstacles naturels.

4. Une tenue variée et élégante. Le harnachement du cheval et les vêtements du cavalier doivent être élégants et raccords avec l’identité régionale de la discipline. Tout en respectant les codes, le cavalier peut ainsi exprimer son identité au travers de sa tenue et de celle de son cheval. Cette discipline, outre ses prouesses techniques, est très visuelle.

5. Ames sensibles … ne pas s’abstenir ! En équitation de travail, tant les chevaux que les taureaux sont respectés, malgré le travail à la garrocha. Généralement, un taureau factice est utilisé. Seules subsistent l’élégance et la beauté du geste.

6. La tradition culturelle est préservée. Des costumes créés selon la culture du pays, le développement de l’élevage des taureaux et des chevaux, la valorisation du cheval dans le travail, sont des atouts de l’équitation de travail.

L’équitation de travail est la seule discipline équestre reconnue alliant sport et culture.
Elle permet la conservation des traditions, tout en mettant en avant les qualités d’apprentissage du cavalier aux aptitudes du cheval. Elle est particulièrement intéressante pour des cavaliers débutants et/ou jeunes, du fait de son aspect pédagogique et ludique.

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