Originaire du Nord de l’Afrique (des pays maghrébins tels que le Maroc, la Tunisie et la Libye), le cheval arabe-barbe résulte du croisement assez fréquent entre les barbes et les arabes. Race équine réputée pour son endurance, sa sportivité et son bon caractère ; ces chevaux sont notamment connus pour leur rôle lors des Fantasias organisées au Maroc.
Origine & histoire du cheval arabe barbe
Le cheval arabe-barbe est un cheval issu de deux races équines très célèbres : le cheval barbe et le pur-sang arabe. Ces races ont engendré de multiples autres races. En effet, le croisement du pur-sang arabe a donné naissance à l’anglo-arabe, l’ara-appaloosa et l’arabo halfingers. Du côté de la race barbe, elle a beaucoup influencée le pure race espagnol et le mustang.
L’existence des chevaux berbères ou plus simplement « barbes » remonte à l’Antiquité où les peuples maghrébins tels que les Maures et les Numides les utilisaient comme chevaux de guerre. D’anciennes représentations de ces chevaux en armure ont ainsi été découvertes au Maroc mais des ossements et peintures rupestres de plus de 4000 ans ont aussi été découverts en Algérie.
Si Jules César les a montés pour conquérir la Gaule, ce cheval a également su démontrer toute sa valeur à partir du VII° siècle quand il a été utilisé dans les guerres (conflit franco-allemand en 1870, Première guerre mondiale, etc …).
Tout comme le barbe, le pur-sang arabe est une race équine très ancienne puisque des traces de son existence datant de 4500 ans ont été découvertes en Mésopotamie. Aussi appelé le « roi du désert » pour sa résistance il n’en reste pas moins un cheval mondialement apprécié et reconnu pour son élégance. Originaire du Moyen-Orient il dispose d’une excellente endurance. S’il a autant été croisé s’était afin de rendre plus gracieux certains chevaux à l’allure plus sauvage.
Ces deux races se complétant plutôt bien, elles ont commencé à être croisées pour donner naissance au arabe-barbe.
Le croisement est assez récent au regard de l’histoire puisqu’il remonte à la colonisation française de l’Afrique du Nord, soit au XIX° siècle. Le premier stud-book (livre généalogique pour les races équestres) pleinement dédié à cette race a été créé en Algérie à la fin des années 1940.
Ces chevaux sont depuis très largement plébiscités partout autour du globe mais surtout au Maroc, d’où ils sont originaires, plus généralement en Afrique du Nord mais aussi en Europe (en France et dans la péninsule Ibérique).
Caractéristiques du cheval barbe arabe
Le cheval arabe-barbe est un cheval rustique et puissant à la fois. Paradoxalement, il tient une certaine forme d’élégance de ses origines de pur-sang.
Ayant le pied sûr et une grande endurance, ces équidés peuvent convenir à tous les cavaliers, expérimentés ou non. Très sociables, agréables et volontaires, il est difficile de ne pas s’attacher à ces chevaux tout aussi gentil que les barbes.
Animaux intelligents, ils sont de même dotés d’une grande capacité d’adaptation et sont parfaits pour les activités d’extérieur telles que les randonnées.
On peut noter que leur taux de reproduction est assez faible et que la race a été encouragée a perdurée notamment en raison de leur usage lors des fantasias, ces fêtes marocaines traditionnelles mettant à l’honneur le lien entre un cavalier et sa monture.
Morphologie du cheval barbe arabe
L'arabe-barbe toise en moyenne 1m50 à 1m60 pour certains males. Leur poids est généralement compris entre 420 kg et 460 kg.
Ces chevaux sont majoritairement plus grands et solides que les arabes de qui ils gardent toutefois finesse et harmonie.
Cet équidé tient la membrure forte d’un barbe alors que leur profil est tantôt concave tantôt rectiligne selon les individus. Globalement, leur encolure est moyennement massive.
En ce qui concerne leur robe, elle dépend de même des individus mais on peut observer qu’elle est majoritairement grise, bien que certains l’aient alezan ou bai avec des taches blanches.
Utilisation du cheval barbe arabe
Leurs pieds étant adaptés à la vitesse, le cheval arabe-barbe peut s’avérer être un bon compagnon de course. Ce n’est néanmoins pas son seul domaine de compétence. Cheval gentil ayant hérité des qualités des barbes et des purs sangs arabes, il est utilisé dans les pays Maghrébins pour le travail.
A l’international, le cheval arabe-barbe est utilisé lors des manifestations culturelles en tout genre (notamment les spectacles). Chevaux dociles parfois sanguins, cette race qui constitue la majorité de la population équine marocaine convient en réalité à tous les sports équestres modernes !
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Le cheval barbe arabe et les Fantasias
Il est impossible d’évoquer le cheval arabe-barbe sans évoquer les fantasias ou « Tbourida », évènements pour lesquels cette race d’équidé est extrêmement plébiscitée.
La tbourida, qui trouve ses origines dans le mot arabe dérivé de baroud et signifie poudre à canon, incarne l’art équestre marocain traditionnel dans toute sa splendeur. Véritable sport arabe qui allie guerre, équitation et chasse : la fantasia est une tradition tribale et religieuse organisée un peu partout au Maroc.
Les fantasias représentent une charge de cavalerie de guerriers arabes, qui se termine par des tirs synchronisés au fusil. Cavaliers et chevaux sont pour l’occasion très apprêtés : bien que les tenues traditionnelles diffèrent selon les régions, on retrouve toujours de magnifiques broderies, turbans, pompons, capes, etc … Ces démonstrations sont l’occasion de mettre en valeur le lien existant entre cavalier et cheval. Les arabe-barbe sont par ailleurs majoritairement choisis pour l’évènement en raison de leur origine mais aussi de leur tempérament calme.
Mises en scène pour fêter les moussems (fête de la moisson), les fantasias peuvent aussi s’organiser pour faire perdurer la tradition et divertir des touristes. Des concours sont organisés un peu partout dans le royaume pour primer les plus belles démonstrations.
Historiquement, les fantasias étaient l’occasion de célébrer la victoire des guerriers qui paradaient alors en montrant aux yeux de tous leur habilité à monter et manier les armes. Ces dernières ont par ailleurs évolué avec la modernisation de l’armement : dans un premier temps les arcs et arbalètes étaient utilisées puis dans un second temps, les fusils ont pris leur place. Pour l’occasion les armes sont nettoyées et enjolivées : le but est de recréer la splendeur des parades militaires d’antan.
Les troupes de cavaliers, localement appelées « sobras » sont constituées d’une dizaine d’hommes alignés (le tout étant dirigé par un capitaine donnant ses instructions). Dans un premier temps, la troupe fait un premier tour de piste pour montrer la beauté de ses apparats et son aisance. Ce tour se faisant au pas puis au trot est appelé la « hadda ».
Une fois cela fait, les cavaliers se remettent en ligne et peut débuter la « talqa », la charge. Tous ensemble et sous les directives du capitaine, les cavaliers s’élancent au galop avant de faire arrêter brutalement les chevaux et de tirer simultanément. Le tout ne dure pas plus d’une minute mais il s’agit d’un instant chargé de tradition et de grâce.
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Le cheval arabe barbe & les Fantasias dans l’art
Devant une telle tradition il apparaissait inévitable que l’art s’empare de ces manifestations culturelles. On peut par exemple retrouver des œuvres issues de la collection de Rabii Alouani Bibi au musée de Mouassine (Marrakech) représentant la race arabe-barbe lors des fantasias !
Le principal nom qui revient néanmoins quant à la culture des fantasias, en rapport avec l’art, demeure celui du français Eugène Delacroix (1778 – 1863). Artiste peintre ayant marqué l’histoire de l’art français par son chef-d’œuvre absolu exposé au Louvres « La Liberté guidant le peuple », il est moins connu que son art a largement été influencé par son voyage au Maroc en 1832, quand il accompagna la mission diplomatique française auprès du sultan Abd Al-Rahman.
L’artiste peintre a pu profiter de ce voyage pour emplir son carnet de dessins et d’aquarelles qui l’inspireront ensuite dans la réalisation de ses œuvres en rapport avec le monde arabe. Ce voyage l’a amené à apporter une touche de couleur à ses peintures. On retiendra principalement deux œuvres mettant en lumière les fantasias et les chevaux arabe-barbe : Exercices militaires des marocains peint en 1832 puis la Fantasia arabe, tableau peint une année plus tard en 1833.
A la suite d’Eugène Delacroix, Eugène Fromentin c’est lui intéressé aux fantasias dans ses œuvres tant littéraires que picturales. On retiendra son roman Une année dans le Sahel et sa peinture Une fantasia : Algérie (1869).