Le Lusitanien : cheval pur-sang portugais

Animal noble par excellence, le lusitanien est originaire du Sud de l’Europe ou plus précisément des belles régions du Portugal. Cheval ancien, sa génétique a grandement influencé de nombreuses races telles que le Frison, le Connemara, le Holstein, le Oldenbourg, le Lippizan, le Kladruber, le Cleveland bay ou encore les lignées femelles de Pur-Sang Anglais.

Le Lusitanien : origine & histoire du cheval pur sang portugais

Le nom Lusitanien provient d'une ancienne province romaine (à ne pas confondre avec la Lituanie) qui occupait pratiquement l’ensemble du territoire portugais à l’exception du Nord du pays mais aussi une partie de l’Espagne.

C’est une race d’équidés très ancienne qui laisse penser les chercheurs que le lusitanien est en fait le plus ancien cheval de selle du monde.

Connu pour être le « cheval des rois », cette race a particulièrement prospéré aux XVII° et XVIII° siècles avant que sa popularité ne décline au profit de chevaux à l’allure plus sportive tels que les Pur-Sang anglais.

Très proche du Pur-Sang espagnol, la race lusitanienne n’a été reconnue comme race à part entière qu’en 1967.

Nous parlons de lusitanien en général mais il existe en réalité plusieurs races de lusitaniens, plusieurs lignées aux caractéristiques différentes :

- La lignée Veiga : offrant des chevaux fins et élégants, cette lignée est souvent sélectionnée pour la corrida. Magnifiques, ces animaux sont nerveux et racés. La lignée "Veiga" est la plus recherchée.

- La lignée Andrade : Chevaux de grande taille, ils ont habituellement l'allure posée et sont principalement recherchée pour les concours de dressage.

- La lignée Coudeleria Nacional : Chevaux produits par les Haras Nationaux Portugais. C'est le sang le plus répandu.

- La lignée Alter-Real : Chevaux également très élégants, ils sont sélectionnés pour l'attelage. Ce faisant ; ils sont utilisés par la cour portugaise pour l'attelage et par l'école portugaise d'art équestre.

De part cette diversité et sa présence dans le bassin Européen depuis des siècles, nous pouvons ainsi affirmer que la race était celle de prédilection pour la guerre, la parade, la haute école et, également, la tauromachie.

Cheval très plébiscité à l’époque comme de nos jours, sa docilité et son courage en font l’une des montures idéales tant pour le sport que pour les loisirs, notamment pour toute personne n’ayant jamais fait de randonnée équestre et souhaitant s'initier.

En raison de ses caractéristiques, l’élevage de ces équidés a explosé en France si bien qu’une commission de juges français et portugais veille à la bonne préservation des gênes de la race (chaque cheval est scrupuleusement enregistré au SIRE et après le sevrage, chaque animal est marqué avec un numéro et le fer du naisseur).

Actuellement, il existe plus de 400 élevages de chevaux lusitaniens au Portugal, dont une grande partie est ensuite exportée un peu partout autour du globe. En France, on dénombre entre 300 et 400 naissances de lusitaniens chaque année.

Caractéristiques du cheval lusitanien

Caractéristiques du cheval lusitanien

Comme nous avons pu le mentionner, ce cheval au sang chaud est extrêmement gentil et docile ce qui en fait la monture idéale pour de jeunes enfants.

Avec cet équidé, le premier contact ne peut que se révéler positif d’autant plus qu’ils adorent jouer !

Petite anecdote, le Pur-Sang Lusitanien était la race utilisée dans la trilogie du Seigneur des Anneaux, réalisée par Peter Jackson.
Outre son bon caractère le rendant attachant et facile ; son pied sûr et son endurance font de lui un bon partenaire de randonnées ou de toute autre activité d’extérieur (sans mentionner le fait que son usage en compétition en dit long sur ses capacités physiques très impressionnantes).

Pour pouvoir côtoyer ces animaux au bon tempérament, découvrez sans plus attendre nos randonnées équestres au Portugal sur la route des lusitaniens ou encore pour les passionnées de dressage équestre ; nos stages de dressage de cheval au pays de Nuno Oliveira.

Morphologie du cheval lusitanien

Morphologie du cheval lusitanien

Le lusitanien est un cheval de taille moyenne. Malgré la grande variété de ses lignées, certaines caractéristiques sont néanmoins redondantes !

Tout d’abord, le lusitanien se distingue avec sa tête qui est particulièrement expressive, bien proportionnée, de longueur moyenne, fine et sèche. Ses oreilles aussi sont fines et minces alors son regard vif reflète son intelligence. Son encolure est de longueur moyenne, bordée par ses crins fins. Elle reste néanmoins assez étroite avec la tête. Son rein est court, large et légèrement convexe ; probablement parce qu’il est lié au dos et à la croupe avec lesquels il forme une ligne continue et harmonieuse.

Ses membres inférieurs sont secs et puissants, lui permettant de donner l’impulsion nécessaire quand il a besoin de sauter.

Enfin, en ce qui concerne les robes ; bien qu’elles soient à prédominance grises ou baies (surtout pour la lignée des Alter-Real), toutes les autres robes simples et notamment blanches sont admises.

Utilisation du cheval lusitanien

Utilisation du cheval lusitanien

Le cheval des rois à de multiples utilisations en raison de sa docilité et de ses aptitudes physiques : avec cette monture, les problèmes proviennent souvent du cavalier !

Historiquement, ce cheval a non seulement été plébiscité pour les campagnes militaires mais il participa aussi aux courses de chars au sein des arènes de la Rome antique. Du fait de son apparence digne et de sa taille haute, les rois aiment aussi le monter pour leurs déplacements (d’où leur grande représentation dans l’art médiéval) ou pour tirer des traîneaux.

Alors que leur popularité a décliné, cette monture a aussi été utilisée dans les champs pour effectuer les travaux fermiers (rassembler et trier le bétail).

Aujourd’hui son utilisation est toute autre et il est important de relever qu’ils sont majoritairement présents dans le monde du spectacle. En effet, de grands artistes de spectacle comme Bartabas (fondateur du spectacle équestre Zingaro et responsable de l’académie du spectacle équestre de Versailles), Magali Delgado mais aussi Frédéric Pignon les ont utilisés pour leurs shows.

On retrouve de même cet équidé dans les compétitions sportives de haut niveau, un cheval pur-sang lusitanien dénommé Orphée a ainsi mené sa cavalière Catherine Durand Henriquet jusqu’aux Jeux Olympiques d’été de Barcelone, en 1992. Ce ne sont toutefois pas les chevaux les plus répandus sur la scène internationale, son galop étant un peu court.

Point important, le lusitanien a su s’imposer dans la discipline du dressage, en faisant une monture plébiscitée par la Haute école (travail de dressage avancé pour le cheval). Localement, ce cheval a intégré le Cadre noir* de Saumur grâce à Odin, un étalon qui a par la suite voyagé dans toute l’Europe.

*Corps de cavaliers d’élites français aussi instructeurs à l’Ecole nationale d’équitation. Cette discipline exercée au Cadre noir a été inscrite par l’UNESCO en 2011 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Point sur un personnage important : Nuno OLIVEIRA

Afin de clore cet article par une note poétique, il restait encore à évoquer Nuno OLIVEIRA (1925 – 1989), ce grand écuyer portugais reconnu mondialement pour son savoir-faire et qui a aussi remis au gout du jour la race du pur-sang lusitanien.

Formé dès l’âge de onze ans à l’équitation, il ne lui a pas fallu beaucoup de temps avant de devenir officiellement maître écuyer dès l'âge de vingt-trois ans. Deux décennies plus tard, son influence dépassait largement les frontières de son Portugal natal puisqu’il donnait des cours dans le monde entier, passant de la Belgique à l’Australie.

Délaissant le monde de la compétition dans lequel il estimait ne pas pouvoir exprimer son art, Nuno OLIVEIRA a dédié sa vie à l’enseignement. Vouant une véritable dimension spirituelle à l’équitation, sa grande pédagogie lui a permis de former de nombreux cavaliers. Encore aujourd’hui, son courant de pensée résiste : on parle d’ « oliveirisme ». Il resta amoureux des chevaux jusqu’à sa mort.

Comme il le disait : « Après trente ans sur le dos d'innombrables chevaux, je demande aux cavaliers qui me lisent et qui dressent leurs chevaux de regarder leur monture lorsqu'ils mettent pied-à-terre après une séance de travail, de contempler son œil et de faire un examen de conscience pour se demander s'ils ont bien agi envers cet extraordinaire être vivant, ce compagnon adorable : le cheval. ».

Ses élèves se retrouvent dans le monde entier… et surtout au Portugal, où il est possible de suivre ses enseignements à travers eux, notamment lors du grand rassemblement de la Feria de Golega au Portugal chaque année en novembre, le plus grand rassemblement de chevaux lusitaniens, rencontres d’éleveurs, spectacles… ambiance festive garantie !

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