Les chevaux sauvages de Namibie

Quand on pense à l’Afrique, on imagine facilement les éléphants, lions, antilopes, … mais saviez-vous que des chevaux sauvages s’y trouvent également ?  On en trouve majoritairement en Namibie mais aussi en Ethiopie, où vit une population de Kundudo !

Origine et histoire des chevaux sauvages de Namibie

L’origine des chevaux sauvages de Namibie, aussi appelés chevaux du Namib, demeure encore aujourd’hui assez trouble. La seule certitude que nous ayons est qu’il n'y a jamais eu de chevaux en Afrique australe avant leur introduction par les colons européens, aux alentours du XVIIème siècle.

De même, ces chevaux sauvages du Namib descendent a priori de chevaux domestiqués puis revenus à l'état sauvage, tout comme les Mustangs d'Amérique du Nord.Les tests génétiques n’ayant pas été concluant, leur origine première n’a à ce jour pas été établie avec certitude.

Il semblerait que le cheval du Namib appartient à la population de type oriental, génétiquement plus proche des chevaux arabes que des races se situant en Afrique du Sud (on pense ici au poney Boer, au Basuto, etc …).

Ainsi, il existe plusieurs théories sur l'origine des chevaux du Namib bien qu’on ne saura jamais dater avec exactitude depuis combien de temps ils sont apparus dans ce coin de désert namibien, mais on s'accorde à dire qu'ils sont là depuis l'époque allemande.

Plusieurs hypothèses sur leur apparition...

En effet, les allemands ont colonisé le Sud de la région en y construisant une voie de chemin de fer vers l’Afrique du Sud dès 1908.

A l’occasion des travaux, ils construisirent notamment un puits d’eau, qui deviendrait par la suite l’une des clés de la survie de l’espèce. Suite à des frictions avec des pays limitrophes et l’avènement de la Première Guerre Mondiale, les allemands quittèrent la région.

Parmi ces occupants, un riche aristocrate allemand, Hansheinrich von Wolf, élevait propriété de Duwisib en des chevaux (jusqu'à 350 en 1911), destinés à la remonte de la Schutztruppe. Après son retour en Europe et son décès au cours de la Première Guerre Mondiale, sa ferme aurait été pillée puis laissée à l'abandon.

En conséquence, cela aurait permis aux chevaux de Duwisib de s’enfuir dans les vastes étendues de Namibie ; venant enrichir la population locale.

... qui ne font pas l'unanimité...

Cette version plutôt romantique de l’histoire compte nombre de détracteurs : un manager présent à l'époque à et les livres de comptes ne mentionnent aucune perte de chevaux avant les années 1940…

Or la présence des chevaux sauvages était attestée depuis déjà bien des années : impossible que cette évasion puisse être à l’origine de la population de chevaux sauvages actuelle.

Ajouté à cela, la distance entre Duwisib et le désert est trop conséquente pour avoir été parcourue par des chevaux habitués à être soignés (surtout que leur région d’origine était bien plus propice et accueillante pour les chevaux que Garub). Les chevaux seraient sans doute demeurés dans les environs.

Selon une autre version parfois évoquée, ce serait un navire à destination de l'Australie qui se serait échoué (fin du XIX° siècle) près de l'estuaire de la rivière Orange. Lors du naufrage, le navire aurait laissé s'échapper un groupe de Pur-Sang Arabes dans la nature.

Néanmoins, nous pouvons là encore douter de cette version pour les mêmes raisons que la précédente théorie. Quelques 200 km de désert séparent Garub de cet estuaire, il apparait très peu probable que des chevaux – qui plus est domestiques – se soient lancés dans un périple aussi long pour rejoindre les terres intérieures de Namibie.

La population de ces chevaux s’est stabilisée mais elle a beaucoup oscillée au fil du temps : en cause, les sécheresses successives en Afrique, poussant le gouvernement namibien à faire abattre certains chevaux sauvages.

Ils furent tellement peu nombreux à une époque (années 1960 / 1980) que les peuples locaux qualifiaient ces animaux de « chevaux fantômes » car il était très rare d’en croiser (faible nombre & loin des habitations).

Aujourd’hui, une centaine de chevaux sauvages seraient en Namibie. Leurs conditions de vie ne sont pas faciles : d’une part ils doivent lutter pour la nourriture avec les autres animaux sauvages ; et d’autre part, l’eau reste une ressource limitée dans la région bien qu’ils aient l’abreuvoir artificiel de Garub.

Pour admirer ces chevaux légendaires de vos propres yeux, découvrez nos séjours à cheval dans le spectaculaire Fish River Canyon de Namibie ou encore nos randonnées à cheval sportives et galop dans le désert du Namib !

Caractéristiques des chevaux du Namib

Caractéristiques des chevaux du Namib

Les chevaux du Namib sont avant tout des chevaux sauvages : impossible de les garder en captivité ou de vouloir les monter ! Des ventes aux enchères ont pourtant été organisées par le passé mais soit les animaux sont morts, soit les étalons étaient trop agressifs et les relâcher étaient la seule solution restante.

Animaux au sang chaud, ils adorent se défouler et sont réputés pour leur vivacité, leur fort caractère émotif, leur finesse & leur intelligence.  A l’occasion de safari en Namibie, du Parc National d'Etosha aux dunes de Sossusvlei en passant par le Damaraland, de nombreux postes d’observation permettent de les contempler sans les perturber.

Morphologie et physique des chevaux sauvages de Namibie

Fort des distances qu’ils parcourent quotidiennement, les chevaux du Namib sont dotés d’une bonne condition physique : ils sont aléthiques, endurants et musclés. Bien que consanguins à cause de leur faible nombre ce qui réduit la taille des chevaux, les chevaux de Namibie conservent une taille moyenne, environs 1m50 pas plus.

Dans l’ensemble, ils ressemblent peu à des chevaux sauvages et ont tout l’air d’être des chevaux de selle. Leur dos est plutôt court et ils ont de solides épaules. Leur tête est de taille moyenne, conforme.

La déformation récurrente concerne les poulains a qui on observe parfois des pieds bots en raison des kilomètres, des voyages de longues distances qu’ils doivent suivre dès le plus jeune âge. 

En ce qui concerne leur robe, la dominante revient au bai qui est partagée par de nombreux chevaux de l’espèce. On retrouve de même des bai-bruns et quelques alezans mais c’est plus rare.

Aucune autre couleur n’a jamais été observée (notamment pas de gène gris) et il en va de même pour les zébrures (à l’exception de quelques-unes sur le dos).

Mode de vie des chevaux de Namibie

Mode de vie des chevaux de Namibie

Les chevaux sauvages du Namib ont l’habitude de vivre en hardes d’une dizaine d’individus, parfois un peu plus. Toutes comprennent un ou deux étalons, plusieurs juments et leurs poulains.

Même si cela peut paraitre surprenant, la jument dirige le groupe bien que les étalons puissent prendre la relève et s’occupe de la défense des autres membres (les prédateurs étant nombreux dans la région).

Une fois suffisamment grands, les jeunes étalons forment eux-mêmes leurs groupes de façon temporaire ; jusqu’à cette période, ils sont sous la protection directe des juments.

Dans tous les cas de figure, le chef de groupe décide de quand aller se nourrir, chercher des pâturages ou de quand aller boire.

Ces chevaux ne sont pas belliqueux et la hiérarchie sociale n’est pas non plus marquée : les combats sont donc rares entre individus.

Ce calme s’explique aussi par l’absence d’enjeux, de compétition. Les ressources sont réparties de manière équivalente : les chevaux n’ont donc pas intérêt à se battre pour elles. 

Autre particularité de leur mode de vie : la femelle choisie quand elle décide de s’accoupler, le mâle n’a pas son mot à dire.

Les chevaux sauvages de Namibie dans la culture

Si ces chevaux sauvages sont moins connus que la fameuse race Mustang, ils ont toutefois fait quelques apparitions dans la culture populaire !

Ainsi, la romancière française Françoise Bourdin s’intéressa aux origines mystérieuses de ces chevaux ; tout comme le film de Sergey Bodrov « Crinière au vent, une âme indomptable » sorti en France au cinéma pendant l’année 2001.

Si vous voulez en apprendre plus, sachez que de nombreux ouvrages anglophones traitent du sujet. On peut citer à titre exemplatif Factors affecting possible management strategies for the Namib feral horses, publié aux éditions Greyling.

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